Vivre en Angleterre quand on est Français : ce qu’il faut savoir

Vous envisagez de vous installer en Angleterre, mais vous vous demandez quels sont les principaux défis à prévoir ? Quelles sont les différences culturelles et pratiques à connaître avant de faire le grand saut ? Entre le coût de la vie, les formalités administratives et l’apprentissage de l’anglais, vivre outre-Manche requiert une bonne préparation.

Le coût de la vie en Angleterre est souvent plus élevé qu’en France

Le coût de la vie en Angleterre, notamment dans les grandes villes comme Londres, est généralement plus élevé qu’en France. L’immobilier est l’un des principaux postes de dépense, avec des loyers souvent deux fois plus élevés qu’à Paris ou dans d’autres grandes villes françaises. Les transports en commun, bien qu’efficaces, peuvent aussi représenter une charge financière importante, surtout pour les trajets quotidiens en zone urbaine.

Côté alimentation, bien que les supermarchés anglais proposent des prix compétitifs, notamment dans les grandes chaînes, le coût des produits frais peut être légèrement supérieur à celui observé en France. En revanche, manger au restaurant peut revenir plus cher, surtout dans les zones touristiques ou les grandes villes. Les boissons alcoolisées, notamment le vin, sont également plus onéreuses en raison des taxes.

Le coût des services comme les soins de santé ou les assurances varie également par rapport à la France. Si le système de santé publique (NHS) permet de limiter les dépenses médicales, certaines prestations privées ou non couvertes peuvent être coûteuses. Ainsi, pour vivre confortablement en Angleterre, il est important de bien anticiper ces différences dans le coût de la vie.

Enfin, les salaires en Angleterre, notamment dans certains secteurs comme la finance ou la technologie, peuvent être plus élevés qu’en France. Cependant, cette augmentation de revenus ne compense pas toujours les dépenses plus importantes, en particulier à Londres et dans ses environs.

Le système de santé britannique fonctionne différemment avec le NHS

Le National Health Service (NHS) est le système de santé publique en Angleterre, offrant des soins gratuits pour tous les résidents. Contrairement à la France, où la sécurité sociale couvre une partie des frais médicaux, le NHS prend en charge la majorité des consultations et des traitements médicaux sans coût direct pour le patient. Toutefois, les médicaments prescrits sont payants, bien que certaines catégories de personnes, comme les enfants et les personnes âgées, en soient exemptées.

Un autre aspect à prendre en compte est le temps d’attente pour obtenir des soins, surtout en ce qui concerne les consultations avec des spécialistes. Il est courant de devoir patienter plusieurs semaines, voire des mois, pour certaines interventions non urgentes. Cela peut parfois frustrer les expatriés français, habitués à un accès plus rapide aux soins médicaux.

Pour ceux qui préfèrent éviter ces délais, il existe des assurances privées qui permettent d’accéder plus rapidement aux soins et d’obtenir des traitements dans des établissements privés. Toutefois, ces assurances sont payantes et ne sont pas couvertes par le NHS. Il est donc crucial de bien comprendre le fonctionnement du système de santé avant de s’installer en Angleterre.

Enfin, bien que le NHS soit très apprécié pour son accessibilité, certains expatriés peuvent regretter le manque de suivi personnalisé qu’ils pourraient trouver en France. Cependant, il offre une protection essentielle pour toute personne résidant en Angleterre, sans distinction de revenu ou de statut.

Le marché du travail anglais favorise la flexibilité

Le marché du travail en Angleterre est caractérisé par une grande flexibilité, tant en termes de contrats que d’horaires de travail. Contrairement à la France où le CDI est la norme, les contrats temporaires ou en freelance sont très répandus en Angleterre. Cela permet aux employeurs de s’adapter aux fluctuations du marché, mais peut également créer une certaine instabilité pour les travailleurs.

Cette flexibilité se manifeste également dans la possibilité de négocier plus facilement ses horaires de travail ou de passer d’un poste à un autre. Les entreprises anglaises sont souvent plus ouvertes aux changements rapides de carrière et encouragent les employés à développer leurs compétences dans différents domaines. Cela peut être un avantage pour les expatriés à la recherche de nouvelles opportunités.

Toutefois, cette flexibilité a ses inconvénients. Le marché du travail anglais est souvent perçu comme plus compétitif et plus exigeant que celui de la France. Les périodes d’essai sont plus courtes, et il est plus facile pour les employeurs de mettre fin à un contrat si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Cela peut créer un sentiment d’insécurité pour certains travailleurs, notamment ceux habitués à la protection du droit du travail en France.

En revanche, les salaires peuvent être plus attractifs, surtout dans les grandes villes comme Londres, où les secteurs comme la finance, la technologie et les services sont en forte demande. Ainsi, la flexibilité du marché du travail peut être un atout pour ceux qui savent tirer parti des nombreuses opportunités professionnelles en Angleterre.

Le système éducatif en Angleterre est distinct de celui en France

Le système éducatif en Angleterre présente plusieurs différences majeures par rapport à celui en France, notamment en ce qui concerne la structure des cycles scolaires et les méthodes d’enseignement. Les enfants commencent leur scolarité à l’âge de 4 ans, contre 6 ans en France. L’enseignement primaire, appelé « primary school », dure jusqu’à 11 ans, avant de passer au niveau secondaire (« secondary school »).

L’une des différences les plus marquantes est l’accent mis sur la créativité et le développement personnel des élèves. Les écoles anglaises encouragent les élèves à explorer leurs talents individuels et à s’exprimer librement, tandis que le système français met souvent davantage l’accent sur la rigueur académique et l’apprentissage théorique. Cela peut déstabiliser certains parents français, habitués à un système plus structuré.

À l’âge de 16 ans, les élèves passent des examens appelés « GCSE » (General Certificate of Secondary Education), qui déterminent leur orientation future. Ceux qui souhaitent poursuivre des études supérieures passent ensuite les « A-Levels », équivalents des baccalauréats français, mais avec une spécialisation plus prononcée. Cette flexibilité permet aux étudiants de se concentrer sur leurs matières de prédilection dès l’âge de 16 ans.

Enfin, l’enseignement supérieur en Angleterre est réputé dans le monde entier, avec des universités comme Oxford et Cambridge en tête de liste. Cependant, les frais de scolarité peuvent être très élevés, surtout pour les étudiants étrangers. Cela constitue un point de différence notable avec la France, où l’accès à l’université est plus abordable pour les étudiants locaux comme internationaux.

Le climat anglais est plus humide et imprévisible

Le climat anglais est souvent décrit comme gris et pluvieux, et cette réputation n’est pas totalement injustifiée. En effet, l’Angleterre connaît un climat océanique tempéré, marqué par des précipitations régulières tout au long de l’année. Les averses peuvent survenir de manière imprévisible, même en été, ce qui peut surprendre les expatriés français habitués à des saisons plus distinctes.

Le sud de l’Angleterre, en particulier Londres, bénéficie cependant d’un climat relativement doux, avec des hivers rarement très froids et des étés modérément chauds. Les températures varient généralement entre 0°C en hiver et 25°C en été, ce qui en fait une région agréable pour les personnes qui n’aiment pas les extrêmes. En revanche, les régions du nord et de l’ouest de l’Angleterre, comme Manchester ou Liverpool, peuvent connaître des conditions météorologiques plus rudes.

Il est également important de noter que l’ensoleillement est moins important qu’en France. Les journées d’hiver peuvent être particulièrement courtes, avec le soleil se couchant dès 16h en décembre. Cela peut avoir un impact sur le moral des expatriés, surtout ceux qui viennent des régions plus ensoleillées de France comme le sud.

Malgré cela, le climat anglais n’est pas sans charme. Les paysages verdoyants et les jardins fleuris que l’on trouve un peu partout dans le pays sont le résultat direct de ces précipitations fréquentes. Les expatriés apprennent souvent à apprécier ce climat unique et à s’adapter aux changements météorologiques fréquents en gardant toujours un parapluie à portée de main.

Les formalités administratives ont changé avec le Brexit

Depuis le Brexit, les formalités administratives pour les Français souhaitant vivre et travailler en Angleterre se sont considérablement compliquées. Avant 2021, les citoyens de l’Union européenne pouvaient librement s’installer au Royaume-Uni sans visa. Désormais, un visa est requis pour toute personne souhaitant y rester plus de 6 mois, et le processus peut être long et coûteux. Il est nécessaire de fournir divers documents, tels que des preuves d’emploi ou des revenus, pour obtenir un visa de travail.

Pour les expatriés qui vivaient déjà en Angleterre avant le Brexit, un statut de résident permanent, appelé « settled status », devait être demandé avant une certaine date limite. Ce statut permet à ces résidents de continuer à vivre et travailler en Angleterre sans avoir à demander de visa. Cependant, ceux qui n’ont pas effectué cette démarche peuvent rencontrer des difficultés pour régulariser leur situation.

Les étudiants français souhaitant étudier en Angleterre doivent également faire face à de nouvelles règles. Ils ne bénéficient plus des mêmes frais de scolarité que les étudiants locaux et doivent désormais payer des frais souvent beaucoup plus élevés. En outre, ils ont besoin d’un visa étudiant pour suivre leurs études au Royaume-Uni.

Enfin, le Brexit a également eu un impact sur les échanges commerciaux et les déplacements. Les expatriés français doivent être conscients des nouvelles réglementations douanières qui peuvent affecter les envois de biens entre la France et l’Angleterre. En somme, le Brexit a introduit un niveau de complexité administrative que les Français expatriés n’avaient pas connu auparavant.

Les habitudes alimentaires diffèrent de celles des Français

Les habitudes alimentaires anglaises peuvent surprendre les Français fraîchement installés. Le traditionnel petit-déjeuner anglais, composé de bacon, d’œufs, de haricots et de saucisses, est bien loin du croissant et du café auxquels sont habitués les Français. De plus, le déjeuner est souvent plus léger et rapide qu’en France, avec des sandwiches ou des salades pris sur le pouce. Ce repas n’a pas la même importance qu’en France, où il constitue souvent un moment de détente et de convivialité.

Le dîner, en revanche, est pris plus tôt qu’en France, généralement entre 18h et 19h, et il est souvent plus copieux. Les plats préparés ou à emporter, comme le célèbre « fish and chips », sont également très courants. Bien que certains expatriés puissent regretter les longs repas en famille ou entre amis, typiques de la culture française, il est possible de retrouver des produits français dans certaines grandes villes anglaises, en particulier à Londres.

L’Angleterre connaît également une grande diversité culinaire grâce à sa population multiculturelle. Il n’est pas rare de trouver des restaurants indiens, chinois ou italiens à chaque coin de rue. Cela permet aux expatriés de découvrir de nouvelles saveurs tout en ayant la possibilité de se sentir « chez eux » grâce à la variété des cuisines proposées.

Enfin, l’offre en supermarché peut aussi surprendre. Les Anglais sont grands consommateurs de plats préparés, et cette pratique est largement répandue. Cependant, les marchés et épiceries locales proposent des produits frais et locaux, permettant à ceux qui le souhaitent de cuisiner eux-mêmes des plats plus proches de la tradition française.

L’anglais courant est essentiel pour s’intégrer pleinement

Maîtriser l’anglais est indispensable pour s’intégrer en Angleterre, aussi bien dans la vie professionnelle que personnelle. Si certains expatriés francophones parviennent à se débrouiller avec un niveau d’anglais de base, une bonne maîtrise de la langue permet de mieux comprendre la culture et de tisser des liens plus facilement. En Angleterre, les conversations informelles, notamment au travail, sont souvent directes et ponctuées de petites nuances culturelles qui peuvent échapper à ceux qui ne maîtrisent pas parfaitement l’anglais.

L’apprentissage de l’anglais courant, c’est-à-dire celui parlé au quotidien, peut prendre du temps, surtout si l’on n’a pas l’habitude d’être en immersion. Heureusement, de nombreuses écoles de langues et programmes de formation sont disponibles pour les expatriés qui souhaitent améliorer leurs compétences linguistiques. Il est également possible de s’entraîner grâce à des échanges avec des locaux ou en participant à des activités sociales.

Dans le milieu professionnel, un bon niveau d’anglais est souvent requis, même pour des postes peu qualifiés. Les entretiens d’embauche, les réunions ou encore les échanges d’e-mails se font presque toujours en anglais, et les compétences linguistiques peuvent faire la différence dans la recherche d’un emploi. De plus, maîtriser l’anglais permet de se sentir plus à l’aise dans les interactions quotidiennes, que ce soit pour faire des courses ou interagir avec les administrations.

Enfin, l’anglais permet aussi de mieux comprendre les coutumes et traditions locales, ce qui facilite l’intégration sociale. Les Anglais apprécient les expatriés qui font l’effort de parler leur langue, et même si l’accent n’est pas parfait, cet effort est généralement bien vu et apprécié dans les interactions.

Les Français sont nombreux à Londres, mais moins dans d’autres régions

Londres est la principale destination des Français en Angleterre, avec une communauté francophone particulièrement dense. La ville abrite plusieurs écoles françaises, des boulangeries et même des restaurants spécialisés dans la cuisine hexagonale. Pour ceux qui recherchent un environnement où ils peuvent retrouver une partie de la culture française, Londres offre un cadre idéal avec de nombreuses opportunités professionnelles et sociales adaptées aux expatriés.

Cependant, en dehors de Londres, les Français sont moins nombreux. Des villes comme Manchester, Bristol ou Birmingham attirent également des expatriés, mais la communauté française y est beaucoup plus dispersée. Cela peut être à la fois un avantage et un inconvénient. D’un côté, cela permet une immersion plus complète dans la culture anglaise, mais de l’autre, il peut être plus difficile de trouver des repères culturels ou des compatriotes pour échanger.

Les régions rurales d’Angleterre, quant à elles, comptent très peu de Français. Pour les expatriés qui souhaitent s’éloigner de l’agitation des grandes villes, ces zones offrent un cadre de vie plus calme, mais l’intégration peut y être plus compliquée en raison de la barrière linguistique et des différences culturelles. Les services en français y sont également rares, et les occasions de rencontrer d’autres expatriés sont limitées.

Enfin, il est important de noter que le coût de la vie en dehors de Londres est généralement plus abordable. Beaucoup de Français choisissent donc de s’installer dans des villes plus petites ou des banlieues, où le logement est plus accessible et où ils peuvent profiter d’un cadre de vie plus tranquille tout en restant relativement proches de Londres ou d’autres grandes villes pour les opportunités professionnelles.

La culture anglaise valorise la politesse et la retenue dans les interactions

L’une des premières choses que les expatriés français remarquent en Angleterre est l’importance accordée à la politesse et à la courtoisie dans les interactions sociales. Les Anglais sont connus pour leur manière de toujours dire « please » et « thank you », même dans des situations anodines. Cette courtoisie est une norme culturelle qui peut dérouter les Français, habitués à des interactions parfois plus directes.

La retenue est également une valeur clé dans la culture anglaise. Les Anglais évitent souvent les confrontations directes et préfèrent les échanges mesurés et respectueux. Par exemple, lors de discussions difficiles, il est rare de voir des désaccords exprimés de manière brusque ou émotionnelle. Cette attitude peut être perçue comme de la froideur, mais elle est simplement une manière de maintenir l’harmonie dans les relations sociales.

Une autre différence notable réside dans l’humour anglais, souvent basé sur l’ironie et le second degré. Il peut être difficile pour un expatrié français de comprendre et d’apprécier cet humour au début, mais avec le temps, il devient plus facile de saisir les subtilités qui le caractérisent. De plus, l’humour joue un rôle important dans les relations sociales, notamment au travail, où il aide souvent à briser la glace.

Enfin, la culture de la file d’attente est un aspect particulièrement britannique. Que ce soit pour monter dans un bus ou faire ses courses, les Anglais respectent rigoureusement la file d’attente. Ne pas suivre cette règle implicite peut être perçu comme un manque de respect. Ainsi, s’adapter à ces petites habitudes culturelles est essentiel pour bien s’intégrer et éviter les faux pas sociaux.